Département du Pool : Sensibilisation IST et grossesses à risque
Dans les districts sanitaires de Kinkala, Mindouli et Kindamba, situés dans le département du Pool au Congo, une initiative innovante a récemment vu le jour pour sensibiliser les adolescents et jeunes sur les infections sexuellement transmissibles (IST) y compris le VIH, et sur la prévention des grossesses à risque. Organisés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en collaboration avec les autorités locales et la direction générale de la population, ces ateliers visent à combler un réel besoin d’information sur les IST et les complications des grossesses chez la jeunesse congolaise.
L'adolescence et la jeunesse, périodes définies par l'OMS comme allant respectivement de 10 à 19 ans et de 15 à 24 ans, représentent des phases critiques pour établir les bases d'une bonne santé tout au long de la vie. Cependant, ces périodes sont aussi marquées par des comportements à risque, tels que la consommation d'alcool et de drogues, la violence, les rapports sexuels non protégés, et les grossesses non désirées. Ces défis ont des répercussions profondes sur la santé et le développement des jeunes, compromettant ainsi leur avenir.
Le contexte congolais est particulièrement complexe, avec une forte fécondité et des taux élevés de grossesses précoces parmi les adolescentes. Selon les données récentes, les taux de grossesses précoces augmentent de manière alarmante dès l'âge de 16 ans, doublant même à 17 ans, ce qui souligne l'urgence d'intervenir efficacement pour protéger la santé et le bien-être des jeunes.
Des ateliers récents ont été l'occasion pour les autorités sanitaires et administratives locales et l'OMS de mettre en lumière ces défis en présence des jeunes eux-mêmes. Les facilitateurs ont mis l'accent sur l'importance de l'éducation en matière de santé sexuelle et reproductive, ainsi que sur la nécessité pour les jeunes d'être informés et responsables de leurs choix.
Un aspect important abordé lors de ces sessions a été le harcèlement sexuel au sein des établissements scolaires, un problème souvent minimisé mais aux conséquences dévastatrices pour les jeunes filles en particulier. En sensibilisant sur ces questions délicates et en fournissant des espaces de dialogue sûrs, les ateliers ont visé à renforcer la résilience des jeunes face à ces défis sociaux.
« Les interventions de l'OMS ne se limitent pas à la sensibilisation. L'Organisation s'engage activement dans la production de lignes directrices fondées sur des données probantes, soutenant l'amélioration des services de santé adaptés aux jeunes et aux adolescents. Des ressources telles que des affiches et dépliants ont été distribuées dans les écoles et les centres de santé pour renforcer ces messages et soutenir le bien-être physique et mental des jeunes », a indiqué le Dr Guy Michel Mbemba Moutounou , chargé des programmes à l’OMS Congo.
Pour le Dr Mbemba, ces ateliers marquent une étape cruciale vers un avenir meilleur pour la jeunesse congolaise. « En sensibilisant les jeunes sur la santé sexuelle et reproductive, nous renforçons leur responsabilité individuelle et contribuons à l'amélioration de la santé publique à tous les niveaux », explique-t-il. Cette initiative vise à doter les jeunes des connaissances et des compétences nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur leur santé, leur éducation et leur avenir.
« Ces ateliers de sensibilisation dans les districts sanitaires sont une réponse essentielle aux défis de santé publique auxquels font face les adolescents et jeunes. En éduquant et en responsabilisant la jeunesse, ces initiatives contribuent non seulement à prévenir les infections et les grossesses non désirées, mais aussi à ouvrir la voie à un avenir plus sain et plus prometteur pour toute la nation congolaise. » a-t-il conclu.